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Radioscopie d'un succès des années 90 : les Gremlins
Il en est ainsi depuis le début de l'ère cinématographique, certains films marquent durablement de les esprits et laissent une empreinte indélébile sur le septième art... Heureusement (ou pas?), les raisons pour lesquelles ils restent gravés dans nos mémoires ne sont pas toujours les mêmes. En l'espèce, parlez des Greemlins à un quadra et vous avez de fortes chances de réveiller en lui son âme d'enfant.
Le réalisateur Joe Dante entrait dans la légende du septième art en signant là son tout premier succès populaire en 1984...Bien épaulé, il faut le dire, par un Steven Spielberg aux manettes de la production.
Un peu à la manière de certains chanteurs qui ne font qu'un tube et retombent ensuite dans l'anonymat, Joe Dante fut ensuite mis au placard par les studios d'Holywood devant les flops commerciaux qui s'ensuivirent.
Un tournant majeur du cinéma, alliage parfait d'horreur et d'humour
Il n'empêche que les Gremlins marquent un tournant majeur dans le genre horrifique : pensez-donc, nous sommes au début des années 80, et il est assez contre nature de faire rimer horreur et humour sur le petit écran... Tant et si bien qu'à part Joe Dante (qui s'est déjà illustré auparavant par quelques films d'horreur au ton parodique), personne d'autre ne se risque sur ce chemin hasardeux et peu miseraient ne serait-ce qu'un kopeck sur le succès commercial d'un film avec de petites bestioles tantôt rigolotes ou effrayantes.
Et puis, à quoi bon s'embarrasser d'humour quand «les puristes» du genre horreur/épouvante connaissent un franc succès sans innover ? The Thing (1982) et Vidéodrome (1983) viennent de passer avec brio l'examen des salles obscures sous ce halo conservateur. Shining (1980) et Evil Dead (1981) leur ont ouvert une belle porte auparavant !.
Extrait d'une scène : Shining (1980)
En clair, ce film ose faire une jonction entre deux mondes jusque là inconciliables... Et il le fait de la manière la plus adaptée qui soit, en opérant ce rapprochement entre un genre horrifique très consensuel et un humour plutôt bon enfant, ce qui lui vaut une classification « tout public » dès sa sortie en France.
Un univers où tout oscille entre émerveillement, tendresse et horreur
Les Gremlins, c'est avant tout et surtout une histoire merveilleuse, finalement assez proche d'un conte pour enfants virant au drame.
Le téléspectateur est d'abord appâté avec une irrésistible créature à fourrure dégotée chez un marchand d'antiquités d'un quartier chinois.
Cette créature (ressemblant plus à une peluche qu'à un être fait de chair et d'os) est d'origine totalement inconnue et ne connaît pas d'équivalent animalier sur cette planète...Souvenez-vous, trois recommandations sont laissées aux acheteurs : ne pas exposer le mogwaï à la lumière du jour, ne pas le mouiller ou lui faire boire de l'eau, ne jamais lui donner à manger après minuit.
Notre curiosité naturelle est piquée au vif par ces trois consignes pour une créature qui semble si paisible et docile « qu'on lui donnerait le bon dieu sans confession ». Même si l'on devine pertinemment qu'au moins l'une de ces trois consignes seront enfreintes par la suite, nous sommes curieux de connaître les conséquences du non respect de ces règles élémentaires.
Sous nos yeux effarés et à la faveur d'une erreur de ses « maîtres » , notre mogwaï (portant le nom étrange de Gizmo) va générer malgré lui une tripotée d'autres créatures bien plus inquiétantes, dont certaines sont plus proches de démons miniatures totalement ingérables semant la panique et le chaos autour d'eux... Il est ensuite franchement assez difficile de prévoir la suite des événements, mais l'on pressent quand même une issue finale positive au vu des traits humoristiques potaches et d'une tendance systématique à épargner de la mort tous les acteurs principaux, dont Gizmo.
La mort n'est d'ailleurs présente que pour être tournée en dérision, ce qui est l'une des caractéristiques majeures de ce film. Ici, un mogwaï un peu trop téméraire finit en bouillie dans le micro-ondes, et là, un autre perché sur une hélice de plafond finit découpé en rondelles pour avoir trop voulu profiter de l'intensité du manège.
L'héritage des Gremlins
L'un des héritages directs tient d'abord à une suite (Gremlins 2, 1990) qui connut un autre franc succès au box office en France. (2 391 391 entrées, contre 3 586 515 pour le premier).
Les retombées logiques de ces succès sont encore palpables aujourd'hui avec des fans toujours aussi prompts à sortir le porte monnaie autour des thématiques liées aux deux opus de Gremlins...Ainsi, vous trouverez toujours une figurine de mogwaï actuellement en vente sur les boutiques en ligne, du guizmo au chef de bande à crête blanche.
Quelques festivals réunissent encore aussi quelques passionnées ici et là, comme pour tous les films cultes.
Mais au rayon de l'actualité, soulignons surtout qu'une série animée devrait voir le jour en 2021 et qu'un troisième chapitre serait en préparation du côté de chez Warner Bros. Alors, qui aux commandes pour cette suite et pour quel casting ? Déjà interrogé en 2017 à ce sujet, Joe Dante aurait déjà répondu largement à la question « Une réunion du casting original me semble très improbable.Peut être voudront-ils faire un préquel de Gremlins, mais je n'en sais, puisque personne ne m'a demandé de monter à bord ».
Quoi qu'il en soit et sans préjuger du succès éventuel de ce troisième opus, l'engouement populaire pour les Gremlins n'est pas prêt de s'éteindre !
Tags : gremlins, monstre, horreur, années 90, film, cinématographie, cinéma
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Commentaires
1GeorgeJeudi 29 Avril 2021 à 14:34Répondre
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