La vie de Sophie bascule le jour où elle apprend que son mari (James), est accusé de viol. Ce scandale fait la joie des médias car James est un ministre conservateur proche du premier ministre britannique.

Crédit photo et vidéo : Netflix

Les arcanes du pouvoir fascinent et intrigueront toujours autant. Ces arcanes représentent une source inépuisable d'inspiration pour le cinéma français ou étranger.

Le cocktail explosif sexe et pouvoir n'a pas toujours payé autant qu'il aurait dû sur le petit écran...Car la recette miracle d'un succès cinématographique n'a pas encore été trouvée !

Un thriller qui affiche fièrement sa sobriété 

Assumant pleinement son côté "so british", la série n'empile pas les scènes de parties de jambes en l'air. De même, le couple James/Sophie ne se déchire pas devant les caméras et affiche une unité de façade...Flegme britannique ou pas, c'est un comportement suffisant et assez traditionnel face au scandale pour rendre l'intrigue plausible. (Souvenons-nous, par exemple, de "l'affaire DSK", avec le mutisme d'Anne Sinclair devant les médias).

Dans la même lignée, les dialogues sont aussi soigneusement maitrisés dans ce microcosme de la haute société britannique. Ainsi, il n'y a pas ou peu d'écarts de langage, et pas plus de jets d'assiettes ou d'échanges de noms d'oiseaux...Nous sommes donc constamment dans la retenue pour préserver les apparences d'une vie de famille normale devant les électeurs de sa majesté.

La tempête médiatique et un procès contre James ne va guère changer cette ligne directrice sobre. Le fait de livrer en pâture au grand public des tranches de vie de sa liaison extraconjugale nous invite à persévérer...Car le spectateur a envie de savoir comment le couple va résister à ces révélations fracassantes. 

Ses qualités indéniables 

D'emblée, le couple Sienna Miller (Sophie) et Ruppert Friend (James) captive à l'écran. Sienna Miller éclabousse littéralement la série par sa classe et son côté très télégénique. Ruppert Friend hérite également d'un rôle très délicat (un homme infidèle) qu'il exploite à merveille.

Le personnage de James est sans doute celui qui présente les plus d'ambiguïtés. Coincé entre son poste à haute responsabilité, ses pulsions et sa vie de famille, il parait constamment sur la corde raide parce qu'il peut tout perdre. 

Mine de rien, la série est riche d'instruction sur le fonctionnement du système judiciaire britannique. Elle permet aussi de s'imprégner de l'atmosphère de la chambre des lords et de découvrir d'autres lieux emblématiques du gouvernement britannique.

Il faut saluer quelques innovations visuelles comme les effets stromboscopiques et surtout, certaines représentations (allégories) des émotions de personnages. (en particulier celles de Sophie). Par cette prise de risque, la série se forge sa propre identité, ce qui lui évite toute comparaison maladroite.

La série se distingue aussi par ses approches psychologiques assez courageuses. Dans les relations homme/femme d'abord, où elle explore les limites du consentement dans une relation amoureuse. D'une certaine manière, elle se permet aussi de pointer du doigt certains comportements déviants au sein des cercles de pouvoir. 

 Un côté parfois mièvre et des invraisemblances

Côté pile, cette recherche constante de la sobriété confine parfois à la mièvrerie, surtout dans les derniers épisodes. Quelques incohérences scénaristiques méritent d'être soulevées. Sans spoiler, par exemple, le secret que partage James et le premier ministre britannique parait bien trop léger pour servir à quoi que ce soit.

Autre aspect scénaristique fortement discutable, le secret de l'avocate chargée de poursuivre James. Sans en dire plus, c'est trop invraisemblable pour servir de rebondissement.

 MA NOTE GENERALE : 6,5/10