• Le serpent (série, 2020)

    Narration romancée de l'escapade meurtrière de Charles Sobhraj et de ses acolytes dans le sud est asiatique, au beau milieu des années 70.

     

    Le serpent (série, 2020)

    Crédit photo et vidéo : Netflix

     

    Un Synopsis qui sort complètement du cadre classique du "sérial killer"

     

    Nous sommes en Asie du Sud Est, au beau milieu des années 70. Charles Sobhraj et deux de ses comparses traquent des touristes pour les droguer et les détrousser. La plupart du temps, leurs cibles sont des junkies ou de jeunes européens en quête d'exotisme et de spiritualité. Autre point commun capital, ils transportent tous une quantité non négligeable de "travellers chèque". Charles Sobhraj et ses acolytes les dépouillent un par un, souvent après les avoir droguées et tuées.

    Systématiquement, ils empruntent l'identité de leurs victimes et changent ainsi de peau, tels des serpents. (d'où le titre). Leurs parcours devient quasiment intraçable, sauf pour un diplomate en particulier..

    Pendant longtemps, ces morts suspectes n'inquiètent guère les polices locales, pour qui il s'agit d'overdoses ou de banals accidents. Il faut dire que Charles Sobhraj a choisi la bonne période et le bon endroit pour exercer "ses talents". En effet, à cette époque, cette région du globe grouille de touristes hippies, et la police locale n'a probablement aucun intérêt à effrayer les nouveaux venus. Ajoutons à cela que les passeports "papiers" sont aisément falsifiables, et vous avez le contexte idéal pour débuter ce thriller. 

    Le serpent (série, 2020)

     

     

    La reconstitution d'une période d'insouciance plutôt réussie

     

    Dans ces années 70, Daniel Gérard chantait butterfly, my butterfly... Avouons-le, c'est plutôt agréable de s'immerger dans un tel contexte, une
    période bénie où l'insouciance était toujours de mise. Oubliez covid, guerre et dépression économique, et respirez le grand air de la recherche d'un autre mode de vie, "à la baba cool".

    Bienvenu aux pattes déf, aux moustaches et aux costumes colorés. Les verres d'alcool et les joints ne se comptent plus, les esprits vagabondent, mais le scénario n'en perd pas moins son fil directeur...Parce que la décontraction n'est qu'apparente, le loup Sobhraj rôde dans la bergerie.

    Le serpent (série, 2020)

    Les victimes apprendront à leurs dépens qu'il ne faut jamais faire une confiance absolue au premier venu, quand bien même il parait  sympathique et parle la même langue. En outre, n'est pas Charles Sobhraj qui veut : le gaillard a "belle gueule", il est bien bâti et arbore un sourire séducteur. Se déplaçant constamment avec sa compagne et un ami, il inspire plutôt la confiance que la méfiance.   

    Sobhraj et ses complices sont répugnants et implacables. Et plus ils avancent dans leurs crimes sordides et révoltants, plus nous avons envie de les suivre, histoire de connaitre "le fin mot de l'histoire".

    Le personnage Sobhraj intrigue à plus d'un titre. Ce n'est pas un "Dexter" qui tue de sang froid par simple besoin viscéral de le faire. Non, il tue par simple cupidité, à petit feu par des doses de poison. Je ne me souviens pas qu'un profil comparable de sérial killer ait déjà été évoqué dans l'histoire du cinéma.

     

     

      

    Des acteurs aux répliques, un diamant finement ciselé

     

    L'acteur Tahar Rahim impressionne énormément dans le rôle de ce tueur perfide et sans scrupules. Les autres acteurs (sa compagne notamment) jouent sur des cordes radicalement différentes en raison de leurs personnalité respectives.

    Sa compagne (l'actrice Jenna Collema) interprète une femme subjuguée par son tueur de compagnon. Nous avons aussi un diplomate aux allures gauche mais extrêmement têtu et attendrissant, en la personne de l'acteur Billy Howle. 

    Sobhraj s'invente une vie de négociant en pierre précieuses pour se donner de la consistance dans ses premiers contacts...Pour faire une transition facile, certaines répliques de cette mini-série resteront probablement des perles. Le tout est un diamant cinématographique finement ciselé, qui fait vraiment plaisir à voir de bout en bout.

     

     

    MA NOTE GENERALE : 9/10

     

     

    « What/If (série, 2019)Les anarchistes (film, 2015, Netflix) »
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    Tags Tags : , , , ,