• La femme à la fenêtre (film, 2020)

    Entre alcool et médicaments contre la dépression, une ancienne psychologue passe sont temps à épier ses voisins d'en face, jusqu'à devenir témoin d'un meurtre ...

    La femme à la fenêtre (film, 2021)

    Crédit photo et vidéo : NETFLIX

     

    Un thriller qui fait fausse route sur un mauvais tempo

     

    Le synopsis augure déjà d'un air de "déjà vu", sur le fil entre illusions visuelles et factualité. Le problème, c'est que bon nombre de films ont déjà emprunté ce même créneau thématique ("Shutter Island" par exemple).    

    Dès le départ, nous assistons, impuissants, à la descente aux enfers progressive du personnage principal. L'actrice américano/italienne Amy Adams se voit confier la lourde charge d'incarner cette dépressive. Pour être parfaitement crédible, elle a été grimée au point d'être quasiment méconnaissable.

    Je défie n'importe quel spectateur lambda de prendre plaisir à suivre le quotidien malheureux de cette femme constamment cloîtrée. C'est un spectacle terriblement pathétique que cette autodestruction lente par les médicaments et l'alcool. Ce qui interpelle d'emblée, c'est la raison de de cette déchéance... Et sur ce point, sans spoiler, les explications viendront, mais bien trop tard et surtout de manière inopportune.

    Ces défauts grossis à la loupe scénaristique font que l'on s'attache assez peu à cette femme. Ce personnage central (Anna Fox, ndlr) peut être vue comme l'archétype de la mauvaise voisine, atteinte du syndrome de l'espionnite aigue. Nous en avons tous forcément connue au moins une de près ou de loin dans notre entourage direct ou indirect. Vous savez, ces profils qui ne savent vivre que dans la vie des autres, parce que la leur est désespérément creuse. En général, ces personnes voient le mal partout et peuvent répandre des rumeurs capables de détruire de fragiles équilibres familiaux. 

    La femme à la fenêtre (film, 2021)

    Concernant le personnage principal (ci-dessus en photo) , je pense donc que la route scénaristique n'est pas du tout la bonne. En rendant Anna antipathique, même sans le vouloir, beaucoup de spectateurs se moquent déjà des enjeux futurs. En effet, qui peut se dire intéressé du sort d'une femme qu'il n'apprécie pas particulièrement ? 

    Tout au plus, quelques uns pourront être intrigués comme j'ai pu l'être, mais pas subjugué par cette histoire. En voulant trop insister sur les travers psychologiques de cette femme, le scénariste se tire une balle dans le pied...De ce fait, l'intrigue en prend un sérieux coup dès le départ et son évolution s'en trouve considérablement ralentie.

     

    Une dose de suspens préservée mais payée au prix fort

     

    Le suspens parvient quand même a être sauvé in extremis pour les plus patients. Il faut quand même aller jusqu'à cette fameuse scène de meurtre, vécue ou imaginée par Anna. Comme cette dernière ne dispose pas de toutes ses facultés mentales, le scénario joue constamment sur cette ambiguïté entre fiction et réalité. A-t-elle été vraiment témoin d'un meurtre ou n'était-ce que le fruit de son imagination ? 

    Anna essaye aussi de combattre son agoraphobie pour démêler le vrai du faux. On la voit douter sérieusement, se demander s'il ne s'agit pas d'un complot pour la rendre définitivement folle.

    La femme à la fenêtre (film, 2021)

     

    Seulement voilà, tout apparait extrêmement poussif. Il y'a bien trop peu de soufflets originaux. Les ingrédients scénaristiques sont dépassés, communs ou largement prévisibles. 

    Les scènes s'enchaînent et l'on peut vite atteindre la saturation entre les quatre murs d'Anna...Car malheureusement, l'on passe la majorité du temps avec elle, pour ne pas dire l'intégralité du film...C'est là que se trouve sans doute l'un des plus gros défauts de ce film, parce qu'il aurait été sans doute préférable d'élargir les points de vue.

    Le final emprunte amplement aux dénouements des plus grands succès horrifiques au cinéma, mais permet de maintenir un intérêt relatif.

     

    MA NOTE GENERALE : 5,5/10

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